Grammatically complex languages

moi   Sat Jun 26, 2010 12:43 pm GMT
En Français, la gémination n'est généralement pas phonologique et ne permet pas de constituer des paires minimales : elle est le plus souvent paralinguistique et correspond, le cas échéant, à un accent d'insistance (« c'est terrifiant ! » réalisé ['tɛʁʁifiɑ̃]) ou répond à des critères d'hypercorrection (on corrige, en dépit de la phonologie, sa prononciation pour être plus proche d'une prononciation qu'on croit plus correcte : ainsi illusion qu'on prononcerait [illy'zjɔ̃] par influence de la graphie).

On trouve cependant des utilisations phonologiques de la gémination, en italien par exemple, où elle est combinée à une certaine répartition de la durée phonétique : fata /'fata/ ['fa:ta] « fée » ~ fatta /'fatta/ ['fat:ta] « faite ». En sarde, la gémination est très courante. Elle permet de distinguer par exemple le mot para ['pa:ra] (moine) du mot parra ['parra] (sarment).
En français, on peut couramment distinguer par la gémination des énoncés comme Elle a dit ~ Elle l'a dit /ɛladi/ ~ /ɛlladi/. Dans une prononciation plus soutenue, la gémination permet de distinguer le conditionnel (et éventuellement le futur) de l'imparfait : courrais ~ courais /kurrɛ/ ~ /kurɛ/ ou encore l'indicatif du subjonctif comme dans croyons ~ croyions /-j-/ ~ /-jj-/.
encore   Sat Jun 26, 2010 12:52 pm GMT
En italien, contrairement au français, toutes les consonnes peuvent être redoublées (comme dans le français --immense--) : otto, raggio, accedere, etc. De plus, certains mots ont tendance à redoubler la consonne initiale du mot qui les suit : --è tardi-- a ainsi tendance à se prononcer ['Et'tardi]
La seule langue qui maintient les consonnes doubles est, comme dans le cas des mots hérités, l'italien. Parfois, l'adaptation des mots empruntés va jusqu'à engendrer des consonnes doubles là où le latin ne présentait qu'une consonne simple:

ˇ soit en utilisant l'exemple d'une racine héritée (femininus → fem­mi­ni­no,mamillaris → mammilare)

ˇ soit dans la syllabe initiale, sous l'influence possible des consonnes gé­minées des mots préfixés (abecedarium → abbecedario,aca­de­mia → accademia,alodium → allodio,comestibilis → commes­ti­bi­le,imago → immagine).

Il y a aussi des renforcements de l'articulation consonantique qui pour­raient s'expliquer par la pression du modèle hérité:

ˇ aprés la syllabe accentuée (drama → dramma,machina → mac­china,maritimus → marittimo,publicus → pubblico,parochus → par­roco)

ˇ devant un [j] (dubium → dubbio,opium → oppio,parochia → parrocchia).

D'ailleurs une partie de ces mots sont considérés soit comme des mots hérités soit comme des mots demi-savants:pilula → pil­lola,lupulus → luppolo,adminiculum → ammennicolo,ca­tho­li­cus → cattolico, respectivementacidia → accidia,acolytus → ac­co­li­to. Il est rare que la consonne géminée latine ne soit plus continuée en ita­lien: comodo, esagerare, pratico, stitico (dans ce dernier cas sous l'in­flu­en­ce probable des adjectifs en ‑itico; voir Migliorini, apud DELI, s. u. stipsi).

Les autres langues maintiennent uniquement les graphies doubles:

ˇ le français maintient presque toutes ces graphies: gibbeux, siccatif, quid­dité, offense, agglutiner, canceller, dilemme, pérenne, supplice, tor­rent, classe, littéral; les graphies simplifiées sont rares en français:exag­gerare → exagérer,cerussa → céruse,glossa → glose,bal­lis­ta → baliste. On assiste pourtant parfois à des redoublements gra­phi­ques:carota → carotte,litoralis → littoral, ou ŕ des oscil­la­tions: amygdal(l)e, opal(l)e, anachoret(t)e.

ˇ le portugais conserve <ss> [s] et <rr> [r] (cessar, decesso; horrível, terrestre)

ˇ en espagnol: <rr> [rr] (catarro, correcto), rarement <nn> (perenne)

ˇ en catalan: <lˇl> [l] (rarement <ll> [i]) et <rr>; d'autres consonnes géminées sont maintenues uniquement à la jonction des morphèmes (additiu, commutar, annexió), rarement ailleurs (<nn>: perenne)

ˇ le roumain a éliminé toutes les graphies doubles.

Voir par exemple pour ‑ll-:

allusio → ptg. alusăo, esp. alusión, cat. alˇlusió, fr. allusion, it. allusione, roum. aluzie

appellatio → ptg. apelaçăo, esp. apelación, cat. apelˇlació, fr. appellation, it. appellazione

bellicus → ptg., esp. bélico, cat. bčlˇlic, it. bellico

corolla → ptg., esp. corola, it. corolˇla, fr. corolle, it. corolla, roum. corolă

folliculus → ptg., esp. folículo, cat. folˇlicle, fr. follicule, it. follicolo, (roum. folicul)

pellicula → ptg., esp. película, cat. pelˇlícula, fr. pellicule, it. pellicola, (roum. peliculă).
je crois ceci   Sat Jun 26, 2010 1:19 pm GMT
Il est un peu subjectif de juger sur la facilité d'une langue par rapport à une autre
et surtout en étant natif d'une langue particulière.
En ce qui concerne les langues romanes :
Pour un francophone l'espagnol est de loin la la langue la plus simple car le jeu des
prépositions, la structure de la phrase , la prononciation et le vocabulaire ne posent
guère de difficulté, l'emploi du passé simple ou du passé composé est régi par des
règles simples. La seule difficulté est peut être de mémoriser les différentes formes
de conjugaison, l'emploi des deux verbes estar et ser ne pose à priori pas de
problèmes.
La conjugaison des temps composés se fait toujours avec l'auxiliaire haber et il n'y a
pas d'accord. Un apprentissage de quelques mois permet d'accéder à la lecture de la
presse. L'italien est beaucoup plus complexe que l'espagnol malgré qu'il soit
superficiellement plus proche, il est vrai qu'il est plus aisé de comprendre la langue
orale mais en revanche c'est plus fastidieux de lire la presse, la fréquence des
consonnes géminées rend parfois ardue la reconnaissance des mots ( ex il patto : le
pacte ). L'italien utilise les deux auxiliaires essere et avere dans les temps composés
mais souvent cela ne correspond pas avec le français, idem pour les pronominaux( ex se
tromper et sbagliare).
Le catalan est la langue romane la plus proche du français, elle cumule certaines
difficultés du français, l'écriture s'éloigne de la prononciation et en outre la
multiplication des formes des pronoms personnels ainsi que l'utilisation fréquente des
redondances pronominales la rendent plus difficiles que ses soeurs issues de la famille
latine . La langue portugaise quant a elle, elle se rapproche de l'espagnol mais la
maîtriser oralement demande beaucoup plus de travail.
En règle générale, on pourrait affirmer que les langues Germaniques sont plus simples
grammaticalement que les langues romanes, la difficulté se résume à l'acquisition du
vocabulaire. Le néerlandais est la langue Germanique la plus simple de point de vue
grammaticale et de la syntaxe.
Les langues dont la prononciation est claire sont nettement plus rapides à apprendre,
une langue dont la prononciation est ardue comme le danois, adapter l'oreille, imiter
les sons demandent beaucoup d'effort et ralentissent son apprentissage, voire le
décourage, en revanche le turc, l'indonésien, le swahili bien que fort différents du
français sont assez agréables à apprendre grâce à la relative facilité de répéter les
phrases. De plus ces langues sont assez logiques et abritent peu d'irrégularité, c'est
dans le domaine de l'acquisition du vocabulaire qu'il faut concentrer ses efforts.
L'avantage c'est qu'on évite l'écueil de survoler la langue car si on ne possède pas
les bases solides on décroche tout de suite alors qu'une connaissance trop
superficielle de l'italien promet bien des dégâts ensuite.
para mim   Sat Jun 26, 2010 4:17 pm GMT
As far as I know, the most difficult languages are:

Basque
Georgian and other caucasian languages
Icelandic = Germanic languages
European Portuguese = romance languages
Croatian = Slavic languages
Basque
Classical Arabic
Finnish (Most people say it is but I am not sure)

I've learnt a bit of Hungarian and I do not think it is particularly hard. It is quite logical and straightforward. Anyway it is completely different from an Indo-European language
Baldewin   Sat Jun 26, 2010 4:22 pm GMT
What makes Croatian so much harder than let's say, Serbian or Bosnian? Or than any other Slavic tongue for that matter (like Polish, which also seems very hard having 17 form of the number two).
Baldewin   Sat Jun 26, 2010 4:23 pm GMT
Also, what makes European Portuguese harder than, let's say, Romanian? I guess the verbs are infinitely harder. Cases are more feared than they should be.
eu   Sat Jun 26, 2010 4:32 pm GMT
I'm referring to the literary form of the language, the one we can find in newspapers or books, not the colloquial one. Almost every language tends to be less complicated in speech.
Croatian, Serbian and Bosnian is more or less the same language so Croatian is not more difficult than these languages. As for the Polish language, Croatian retains a more complicated verbal system (like almost all southern Slavonic languages) Aorist, imperfect and so on, unlike Polish. All these forms have dissappeared in Russian and in all Western slavonic languages.
Baldewin   Sat Jun 26, 2010 4:38 pm GMT
Indeed. That Croatian, Serbian (and Montenegrin) and Bosnian are standardized forms of the same language I already knew. When examined colliqually, linguists use other names, like Štokavian, Ekavian, etc...
I guess if one of these standardised form are to be more complex than the other, the difference would be minimal.
Thanks for your response anyway. I have indeed been told before that SCB is a tough language to learn. Also, might it be Greek influence that their aorist still survives? Modern Greek is also a mighty hard language, so I have been told.
Rob   Sat Jun 26, 2010 5:31 pm GMT
je crois ceci :

très intéressant son article, je me plais beaucoup, merci

muy interesante su artículo, me gustó mucho, gracias.
eu   Sat Jun 26, 2010 5:39 pm GMT
Modern Greek is also a mighty hard language, so I have been told.

Yeah, Modern Greek and Lithuanian are not easy either :-9
Lol   Sat Jun 26, 2010 8:06 pm GMT
Surely European Portuguese is NOT one of the most complex languages out there by any stretch of the imagination. As with all the Romance languages (apart from Romanian I think), while it has a reasonably complex verbal system, its noun system is morphlogically very simple. And even the verbs must look like a piece of cake if you compare them to those of a language like Archi, with its 1.5 million possible verb forms.
Baldewin   Sat Jun 26, 2010 8:13 pm GMT
With such agglutinating languages it's not as if you learn the verbs one-by-one. It neither as if it's highly irregular. Now, I don't know about Archi, and besides, it's only spoken by 2000 people. Better focus on a bigger Caucasian language then.
eu   Sat Jun 26, 2010 9:17 pm GMT
In my view, European portuguese is the most complicated Romance language. Take a look at all its verb forms and the use and position of personal pronouns, before, in the middle and after the verbs. Indeed, very complex. Romanian retains a few simplified cases, by using postponed articles as endings. Plurals are also hard in Romanian, but verb tenses are light years easier than Spanish, Italian and particularly POrtuguese. On the whole, Portuguese is harder than Romanian, in my opinion. I'm referring to literary Portuguese, anyway.

para eu te dizer
digo-te
nao quero que me digas
dir-te-ei
pu-lo
puseram-no
tinha dito
havia dito
dissera
vou dizer
hei-de dizer
direi

No other literary romance language has so many verb forms!
eu   Sat Jun 26, 2010 9:40 pm GMT
I've forgotten to mention the personal infinitive, that is an inflected infinitive. This verb form is peculiar to Portuguese.
Franco   Sat Jun 26, 2010 9:55 pm GMT
<<

para eu te dizer
digo-te
nao quero que me digas
dir-te-ei
pu-lo
puseram-no
tinha dito
havia dito
dissera
vou dizer
hei-de dizer
direi


>>


Looks very easy to me.