Les déclinaisons du latin dans les langues romanes
Le latin comprend un système de déclinaisons à six cas : nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif et ablatif.
Est-ce certaines langues romanes ont conservé tout ou partie du système latin ?
L'ancien français un système de déclinaisons à deux cas :
1/ le cas sujet : souvent issu du nominatif latin, il servait d'équivalent au nominatif et vocatif latins
2/ le cas régime : issu de l'accusatif latin, il remplaçait l'accusatif, le génitif, le datif et l'ablatif latins.
Les anciennes langues d'Oc avait un système de déclinaison isomorphique à celui de l'ancien français.
Les déclinaisons de l'ancien français ne sont pas passées en moyen-français.
Savez-vous si et à quelle époque le bas-latin d'Ibérie, d'Italie ou de Dacie a perdu ses déclinaisons et ses cas ?
Greg,
Le roumanien en tout cas a conservé une partie de l'ancienne declinaison latine.
(Romanian has in any case partly preserved the old Latin declension)
Quelques examples:
(Some examples)
Nom. Sg. om -> Nom. Pl. oamini -> Gen. Pl. oaminilor (homme/man)
Nom. Sg. fata -> Nom. Pl. fete -> Gen. Pl. fetelor (fille/girl)
Nom. Sg. copil -> Nom. Pl. copii -> Gen Pl. copiilor (enfant/child), etc.
C'est vrai, le génitif singulier se forme par aide des suffixes précédés par l'article postpositive défini: omului, fatei, copilului (une dévéloppement uniquement roumanienne) mais en cette facon le génitif singulier est aussi conservé.
(It is true that the genitive singular is formed with the help of suffixes preceded by the definite postpositive article, which is an uniquely Romanian development, but in this way the genitive singular is also preserved)
Merci Easterner. Apparemment, le génétif pluriel du roumain se forme en suffixant par <lor> le nominatif pluriel (et non le radical). C'est curieux parce que les substantifs latins de la 2e déclinaison admettaient une suffixation du radical¹ par <orum> au génitif pluriel et par <arum> pour la 1ère déclinaison.
¹Sauf pour les noms du type <ager - agri> dont le radical perd la dernière voyelle à tous les cas fléchis : <agrorum>, pas *<agerorum>.
Tu sais d'où vient ce <lor> ?
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Les déclinaison de l'ancien français peuvent confondre ceux qui parlent le français moderne. Par exemple AF <le chevalier a respondu> ne signifie pas du tout Fr <le chevalier a répondu>, mais Fr <quelqu'un a répondu au chevalier>. AF <le chevalier> est ici un cas régime singulier (l'équivalent du datif) ; le cas sujet singulier aurait été AF <li chevaliers> (équivalent du nominatif). C'est-à-dire que Fr <le chevalier a répondu> se dirait AF <li chevaliers a respondu>.
—> AF <li chevaliers as deus espees > = Fr <le chevalier aux deux épées> (cas sujet singulier — ici : nominatif)
—> AF <li chevalier qui par chi vindrent> = Fr <les chevaliers qui vinrent par ici> (cas sujet pluriel — ici : nominatif)
—> AF <li vavasors a amené le chevalier dedanz sa cort> = Fr <le vavasseur a amené le chevalier à sa cour> (cas régime singulier — ici : accusatif)
—> AF <et com il virent venir les chevaliers a cheval> = Fr <et comme ils virent venir les chevaliers à cheval> (cas régime pluriel — ici : accusatif)
Le français moderne a hérité du cas régime (le —Ø / les —s) et le cas sujet (li —s / li —Ø) a été abandonné dès le moyen-français.
"Apparemment, le génétif pluriel du roumain se forme en suffixant par <lor> le nominatif pluriel (et non le radical). C'est curieux parce que les substantifs latins de la 2e déclinaison admettaient une suffixation du radical¹ par <orum> au génitif pluriel et par <arum> pour la 1ère déclinaison.
¹Sauf pour les noms du type <ager - agri> dont le radical perd la dernière voyelle à tous les cas fléchis : <agrorum>, pas *<agerorum>.
Tu sais d'où vient ce <lor> ?"
Apparemment, je me suis un peu trompu. La suffix "-lor" doit venir de l'adjectif possessif du 3e personne pluriel, "lor" (cf. "loro" en italien et "leur" en français), qui se trouve toujours après et pas avant du substantif. C'est possible que ce forme ait été transformé à une suffixe qui devait été attaché au substantif. La forme ainsi suffixée a devenu la forme génitive (meme au singulier, qui utilise l'adjectif possesif de la 3e personne singulier, "lui", comme suffixe). En cette façon, c'est le cas génitif qui a été conservé, mais sa formation est différente qu'au latin.
Exemple:"cartele lor" -> "leurs livres <their books>", mais "cartelelelor" -> "des livres <of the books>", sens possessif, cf. lat. "librorum").
(Translation: It seems that I have been a little mistaken. The suffix "-lor" must come from the possesive adjective of the 3rd person plural, "lor". It is possible that this form has been transformed into a suffix that fused with the noun. The form thus suffixed became the genitive form <the genitive singular also uses the singular possesive form, "lui", as a suffix>. In this way, it is the genitive case that has been preserved, but its formation is different than in Latin.)
J'ai oublié mentionner que l'adjectif possessif singulier se trouve avant le substantif seulement dans le cas des noms propes masculins, par exemple: "lui Ioan" -> "de Jean". Par contraire, les substantifs féminins ont une suffixe attachée au radical pour les noms communs et aussi les noms propres: "profesoara" -> "profesoarei", "Ana -> Anei".
Easterner,
La <illorum> a donné Fr <leur> via AF <lor> / <lour> / <leur>, lesquel avaient deux fonctions.
1/ Pronom personnel régime indirect — complément indirect = équivalent datif — (épicène) : AF <Quant il se virent en ce point que totes choses lor faloient qui mestier lor aussent, trop furent courroucié et ebahi, ne s’entremidrent ainques d’asalir a la vile, car ce fut paine perdue> = Fr <Quand ils s’aperçurent qu’ils manquaient de tout ce dont ils avaient besoin, ils furent frappés de stupeur et renoncèrent à attaquer la ville, car c’eût été peine perdue>.
2/ Adjectif possessif — totalement inavariable (épicène, sg = pl, sujet = régime) : AF <Jehans dist qu’il ne li caut de lor mesdire> = Fr <Jean dit que leurs médisances lui importaient peu>.
bonjour,
que veut dire en entier acc
mes salutations
jordan
Salut jordan ! Ça signifie « accusatif ». Un nom est à l'accusatif quand il est COD (complément d'objet direct).
Exemple : « le chat mange la souris ». Nominatif : « le chat ». Accusatif : « la souris ».
À plus !
Spoken Brazilian Portuguese:
ELE (he)
Nominative: ELE (he) É ELE. It is he/him.
Genitive: DELE (his) ELE E A VOVÓ DELE He and his granny.
Dative: PRA ELE (to him) EU DEI O LIVRO PRA ELE. I gave him the book.
Accusative: ELE (him) EU NÃO VI ELE I didn't see him.
ELA (she)
Nominative: ELA (she) EU SOU ELA. I am she/her.
Genitive: DELA (her) ELE E O PAIPAI DELA She and her dad.
Dative: PRA ELA (to her) EU FALEI ISSO PRA ELA. I told her that.
Accusative: ELA (her) EU AMEI ELA. I loved her.
Errata:
ELE E O PAPAI DELA (not *PAIPAI)
papai = dad
What about the vocative case? Does that survive in any romance languages?
I recently heard a Romanian friend of mine call out to his son Dan : "Dane!" It reminded me of the the vocative endings in Polish e.g. "Szef" (boss) and the vocative "Szefie!" Is this Romanian example a survival of a Latinate vocative form or a later Slavic influence?
Could some English varieties be said to have vocative forms? e.g. John "Johnny!" or where I'm from "Johnno!" (sorry to mention the dreaded hegemonic language..)
'Johnny' doesn't remind me of the vocative. It's used in the nominative and accusative all the time. Now that you mention it, though, 'Johnno' does bring the vocative to mind. It may be much more common in that use. I believe that it shows up in other cases too, though. English speakers are liable to throw in a playful -o almost anywhere.
Une survivance du vocatif en français : « ô ».
« Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais » : Baudelaire, « Les fleurs du mal ».