Lobo : « Et puis, si le français ressemble au hollandais ce serait peut-être un peu l'ancien français mais surement pas le français moderne. »
Pas plus l'un que l'autre. Même s'il est vrai que l'ancien français a très bien, et longtemps, cohabité avec le moyen-néerlandais en Flandre et au-delà. Tout comme l'ancien français avec le moyen-anglais dans les Îles britanniques.
Lobo : « À travers les âges les romanophones (et plus tard les francophones) ont toujours tenté de conserver le caractère latin de leur langue, ce n'est que récemment, peut-être à cause de la tendance vers l'anglais que le germanophilie semble gagner des adeptes. »
Non, les tenants de l'origine latine du français (du castillan, de l'italien etc) sont les mêmes que ceux qui voient du germanique partout où l'origine latine ne peut être soutenue : ces partisans sont les héritiers d'une solide tradition universitaire établie depuis plus d'un siècle. Donc rien à voir avec l'anglomanie post-soixante-huitarde mais tout à voir avec le dynamisme de la philologie romane dans les milieux germanophones de la fin du XXe s, lesquels ont essaimé leur théorie à partir d'un double postulat (toujours non-démontré à ce jour) :
latin → langues romanes
étymon roman sans source latine → source germanique.
Bien sûr, aux yeux de cette tradition érudite, le double postulat suivant est implicitement considéré comme impensable :
X → paléoroman + latin
étymon roman similaire étymon germanique → source indo-européenne antérieure à X.
En clair, un étymon roman dont la latinité n'a pu être reconstruite par quelque artifice se doit alors de dériver du germanique quel qu'en soit le coût : invention d'étymons d'anciennes langues germaniques mortes sans laisser de trace, diffusion du supposé emprunt à toute la Romanie en un temps éclair, recours aux "explications" extralinguistiques en dehors de tout cadre théorique sur la langue, lexicocentrisme obsessionnel renforcé par l'absence de pensée fouillée et cohérente sur les faits de grammaire, totémisation fantaisiste de la "phonétique", arguments socio"linguistiques" désolants etc.
Lobo : « Tout ceci pour dire que le français n'est à la base ni plus ni moins [ ? QUE ? ] du latin vulgaire provenant de la bouche des Germains de l'ouest ou Francs envahissant le nord de la Gaule, qui connaissaient déjà assez bien le latin vulgaire pour en respecter les principales règles. »
Lobo : « Voici la raison de mon affirmation; dans la diachronie du français, nous pouvons remarquer que la réforme entreprise par Charlemagne avec l'aide d'Alcuin et des meilleurs érudits de l'époque pour ramener le latin sous sa forme la plus pure était due à la distance qu'avait prise la langue romane par rapport au latin écrit. Donc, il faut en croire que le concile de Tours à la fin du règne de Charlemagne avait pour but de conjuguer le tout et d'émettre des normes sur l'utilisation des langues sur le territoire de l'empire! »
La langue romane (des illettrés — donc la langue orale que j'appellerai paléoroman pour souligner le peu que nous en connaissons, ou ororoman pour signifier qu'elle était l'idiome des exclus de l'écriture) n'a eu aucune "distance" à prendre par rapport au latin écrit : comparer l'ororoman (lequel ?) au scriptolatin (lequel ?), c'est tout simplement comparer des choux et des carottes.
Mais ceci dit, voici le point de vue de l'universitaire Roger Wright, paru dans un article intitulé "Grammaires du vulgaire" dans le n° 45 éponyme de la revue « Médiévales » (2003) : http://medievales.revues.org/sommaire1170.html . Cet article apportera de l'eau à ton moulin. D'ailleurs tu peux consulter l'ouvrage de Wright à ce sujet : « Early Romance in Spain & Carolingian France », ou sa traduction espagnole si tu ne lis pas l'anglais : « Latín tardío y romance temprano en España y la Francia carolingia » dont voici un extrait : http://www.romaniaminor.net/ianua/Ianua01/01Ianua07.pdf . Je en sais pas si une traduction existe en français. Tu peux lire aussi les bouquins de Michel Banniard. Ces universitaires adhèrent à la thèse latinocentrée avec quelques différences quant à l'impact germanique.
Contre ces thèses, ou plutôt contre leur soubassement idéologique, tu peux lire le pamphlet d'un non-linguiste, Yves Cortez : « Le français ne vient pas du latin ! (Essai sur une aberration linguistique) ». Le fait que Cortez soit hors du sérail universitaire, conjugué à la production de quelques arguments spécieux, s'est jusqu'ici avéré contreproductif quant à la diffusion de sa thèse romanocentrée qui relègue la vieille antienne des "emprunts" au germanique (ou la légende des germanophones qui auraient "appris" aux romanophones à prononcer le paléoroman) au cabinet des curiosités.
Pas plus l'un que l'autre. Même s'il est vrai que l'ancien français a très bien, et longtemps, cohabité avec le moyen-néerlandais en Flandre et au-delà. Tout comme l'ancien français avec le moyen-anglais dans les Îles britanniques.
Lobo : « À travers les âges les romanophones (et plus tard les francophones) ont toujours tenté de conserver le caractère latin de leur langue, ce n'est que récemment, peut-être à cause de la tendance vers l'anglais que le germanophilie semble gagner des adeptes. »
Non, les tenants de l'origine latine du français (du castillan, de l'italien etc) sont les mêmes que ceux qui voient du germanique partout où l'origine latine ne peut être soutenue : ces partisans sont les héritiers d'une solide tradition universitaire établie depuis plus d'un siècle. Donc rien à voir avec l'anglomanie post-soixante-huitarde mais tout à voir avec le dynamisme de la philologie romane dans les milieux germanophones de la fin du XXe s, lesquels ont essaimé leur théorie à partir d'un double postulat (toujours non-démontré à ce jour) :
latin → langues romanes
étymon roman sans source latine → source germanique.
Bien sûr, aux yeux de cette tradition érudite, le double postulat suivant est implicitement considéré comme impensable :
X → paléoroman + latin
étymon roman similaire étymon germanique → source indo-européenne antérieure à X.
En clair, un étymon roman dont la latinité n'a pu être reconstruite par quelque artifice se doit alors de dériver du germanique quel qu'en soit le coût : invention d'étymons d'anciennes langues germaniques mortes sans laisser de trace, diffusion du supposé emprunt à toute la Romanie en un temps éclair, recours aux "explications" extralinguistiques en dehors de tout cadre théorique sur la langue, lexicocentrisme obsessionnel renforcé par l'absence de pensée fouillée et cohérente sur les faits de grammaire, totémisation fantaisiste de la "phonétique", arguments socio"linguistiques" désolants etc.
Lobo : « Tout ceci pour dire que le français n'est à la base ni plus ni moins [ ? QUE ? ] du latin vulgaire provenant de la bouche des Germains de l'ouest ou Francs envahissant le nord de la Gaule, qui connaissaient déjà assez bien le latin vulgaire pour en respecter les principales règles. »
Lobo : « Voici la raison de mon affirmation; dans la diachronie du français, nous pouvons remarquer que la réforme entreprise par Charlemagne avec l'aide d'Alcuin et des meilleurs érudits de l'époque pour ramener le latin sous sa forme la plus pure était due à la distance qu'avait prise la langue romane par rapport au latin écrit. Donc, il faut en croire que le concile de Tours à la fin du règne de Charlemagne avait pour but de conjuguer le tout et d'émettre des normes sur l'utilisation des langues sur le territoire de l'empire! »
La langue romane (des illettrés — donc la langue orale que j'appellerai paléoroman pour souligner le peu que nous en connaissons, ou ororoman pour signifier qu'elle était l'idiome des exclus de l'écriture) n'a eu aucune "distance" à prendre par rapport au latin écrit : comparer l'ororoman (lequel ?) au scriptolatin (lequel ?), c'est tout simplement comparer des choux et des carottes.
Mais ceci dit, voici le point de vue de l'universitaire Roger Wright, paru dans un article intitulé "Grammaires du vulgaire" dans le n° 45 éponyme de la revue « Médiévales » (2003) : http://medievales.revues.org/sommaire1170.html . Cet article apportera de l'eau à ton moulin. D'ailleurs tu peux consulter l'ouvrage de Wright à ce sujet : « Early Romance in Spain & Carolingian France », ou sa traduction espagnole si tu ne lis pas l'anglais : « Latín tardío y romance temprano en España y la Francia carolingia » dont voici un extrait : http://www.romaniaminor.net/ianua/Ianua01/01Ianua07.pdf . Je en sais pas si une traduction existe en français. Tu peux lire aussi les bouquins de Michel Banniard. Ces universitaires adhèrent à la thèse latinocentrée avec quelques différences quant à l'impact germanique.
Contre ces thèses, ou plutôt contre leur soubassement idéologique, tu peux lire le pamphlet d'un non-linguiste, Yves Cortez : « Le français ne vient pas du latin ! (Essai sur une aberration linguistique) ». Le fait que Cortez soit hors du sérail universitaire, conjugué à la production de quelques arguments spécieux, s'est jusqu'ici avéré contreproductif quant à la diffusion de sa thèse romanocentrée qui relègue la vieille antienne des "emprunts" au germanique (ou la légende des germanophones qui auraient "appris" aux romanophones à prononcer le paléoroman) au cabinet des curiosités.